ORTHOPEDIE :TRAUMATOLOGIE DU MEMBRE SUPERIEUR

i - la luxation de l'épaule

1) rappel anatomique

L'épaule est une articulation constituée par la surface articulaire de l'omoplate et par celle de l'extrémité supérieure de l'humérus.
Articulation gléno-humérale.

2) étiologie

C'est la plus fréquente des luxations.
Survient le plus souvent chez les adultes.
Suite à une chute sur la main.

3) clinique

Impotence fonctionnelle absolue.
Attitude des traumatisés du membre supérieur : le membre valide soutient le membre malade serré contre le thorax.
Déformation de l'épaule.
C’est la radiographie qui permet le diagnostic.
La tête humérale passe le plus souvent en avant de l’omoplate : luxation antérieure.

Extrêmement douloureux.

4) traitement

Réduction de la luxation.
Il faut que le patient détende au mieux les muscles de l'épaule.
La réduction se fait par traction sur le bras.
Pas d'anesthésie, sauf en cas de fracture associée.
Immobilisation pendant trois semaines par un bandage : type Dujarrier.


ii - fracture de la clavicule

1) étiologie

Fractures très fréquentes.
Chute sur le moignon de l'épaule : galbe du deltoïde.
C'est un choc indirect.

2) clinique

Ecchymose.
Saillie sous la peau d'un des fragments de la clavicule.
Douleur exquise à la palpation : point très précis et très douloureux.

Rechercher des complications vasculo-nerveuses (compression d'un nerf ou d'un vaisseau) ou une ouverture cutanée.

Le diagnostic est donné par la radiographie

3) traitement

Le plus souvent orthopédique : pose d'anneaux à clavicule (4 à 6 semaines).
Exceptionnellement chirurgical : notamment en cas de complications vasculo-nerveuses.

4) complications

Le cal hypertrophique : pas gênant mais inesthétique.
Complications vasculo-nerveuses.


iii - Fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus

1) étiologie

Fracture fréquente, surtout chez les sujets âgés.
Mécanisme le plus souvent indirect : chute sur le coude ou sur la main.

2) clinique

Attitude des traumatisés du membre supérieur.
Ecchymose.
Déformation.
Recherche de complications vasculo-nerveuses (nerf radial).
· Main blanche
· Absence de pouls périphérique

3) examen

C'est la radiographie qui permet de faire le diagnostic

4) TRAITEMENT

a) Orthopédique
· Dujarrier
· Mayo Clinic
· Parfois par un plâtre thoraco-brachial : bras à l'équerre

b) Chirurgical
Pour les fractures très déplacées.
D'autant plus que le sujet est jeune.
· Plaque et vis

5) évolution

Consolidation en un mois.

6) complications

Raideur de l'épaule.

7) Le Dujarrier

a) Le matériel
· Plusieurs bandes Velpeau
· Deux pansements américains : pour l'aisselle et entre l'avant bras et la poitrine.

b) Technique
Maintien du bras plié à angle droit contre le thorax ; l’autre bras étant posé sur la tête pendant la pose.
Bandage du bras contre le thorax en enveloppant toute la poitrine et l'épaule, en passant alternativement sur et sous l'avant-bras.


iv - fracture de la diaphyse humérale

Fracture de la diaphyse de l'humérus : partie centrale de l'os long.
Risque de lésion du nerf radial : nerf de l'extension du poignet et des doigts.

1) étiologie

Chute sur le coude.

2) clinique

Au niveau du bras :
· Gonflement
· Ecchymose
Rechercher complication vasculo-nerveuse (on demande au patient de bouger les doigts) et lésion cutanée.

3) Examen

Radiographie

4) traitement

a) Orthopédique
Pour les fractures peu déplacées :
· Dujarrier
· Mayo Clinic
· Plâtre thoraco-brachial

b) Chirurgical
Fracture très déplacée.
Paralysie du nerf radial.
Plaques vissées ou broches

5) évolution

Fracture qui met généralement 2 mois à se consolider

6) complications

a) Paralysie du nerf radial

b) Pseudarthrose
Non-consolidation dans les délais habituels.

c) Raideur du coude et de l'épaule
À cause de l’immobilisation.
Peut s'arranger avec la kiné, mais pas toujours.


v - Fractures de l'extrémité inférieure de l'humérus

1) étiologie

Fractures fréquentes chez l'enfant.
Causées par une chute sur la main.

2) clinique

Impotence.
Attitude des traumatisés du membre supérieur.
Gros coude déformé et douloureux.
Recherche d'une complication vasculo-nerveuse.

3) examen

C'est la radiographie qui permet le diagnostic.

4) traitement

Chez l'enfant, le traitement est chirurgical : réduction en traction et fixation par des broches.
Immobilisation par un plâtre complémentaire : 4 à 6 semaines.

5) complications

Syndrome des loges : augmentation de la pression dans les loges musculaires (diffusion de l'hématome).
· Douloureux
· Complications neurologiques

6) le Mayo clinic

On utilise un morceau de jersey tubulaire coupé à 3 fois la longueur du membre.
On pratique des ouvertures aux ciseaux à une fois et deux fois la longueur.
On enfile la partie médiane sur le membre.
La partie supérieure passe sur l'épaule, autour du cou et vient soutenir le poignet.
La partie inférieure passe autour du thorax et autour du coude pour maintenir le bras le long du corps.
Extrémités fixées par 2 épingles à nourrice.


vi - Fractures des deux os de l'avant-bras

Radius et ulna (cubitus)

1) étiologie

Fréquent chez l'enfant.
Chez l'adulte, traumatisme accidentel.
Chute sur la main.

2) clinique

· Impotence
· Déformation
· Ecchymose
· Gonflement
Recherche d'une complication vasculo-nerveuse.

3) Examen

Radiographie de l'avant bras.
Il est exceptionnel qu'un seul os soit fracturé (traumatisme direct).

4) traitement

a) Chez l'enfant, le plus souvent orthopédique :
· Réduction de la fracture
· Contention par un plâtre brachio-palmaire
Immobilisation des articulations sus et sous-jacentes.

b) Chez l'adulte, le traitement est le plus souvent chirurgical : ostéosynthèse.

5) évolution

Consolidation très lente
· Enfants : 2 mois
· Adultes : 3 mois

6) complications

n Vasculo-nerveux

n Syndrome de loge :
· Hyperpression à l’intérieure de l’aponévrose inextensible provoquée par un œdème
· Risque d’atteinte musculaire et nerveuse.
· Douleurs violentes et muscle tendu
· Traitée par aponévrotomie ou fasciotomie

n Cal vicieux (modification de l'alignement des os) : limitation de la prono-supination.


vii - Fracture de l'extrémité inférieure du radius

Fracture de Pouteau-Colles

1) définition

Fracture de l'extrémité inférieure du radius, extra-articulaire, à déplacement postérieur.
La fracture ne touche pas l'articulation elle-même.
Le fragment (épiphyse) se déplace vers l'arrière.

2) étiologie

Fracture fréquente chez le sujet âgé qui a de l'ostéoporose.
Le plus souvent due à une chute sur la main.

3) clinique

Douleur.
Impotence.
Attitude des traumatisés du membre supérieur.
Déformation en dos de fourchette.

4) examen

Radiographie montre :
· Trait de fracture extra-articulaire
· Déplacement postérieur
· Cubitus non fracturé

5) traitement

a) Orthopédique
Réduction sous anesthésie générale.
Plâtre brachio-palmaire : immobilisation de 6 semaines.

b) Chirurgical
On peut être amené à mettre des broches.

6) complications

Rarement de complications vasculo-nerveuses.
Raideur fréquente des doigts et du poignet
Syndrome algoneurodystrophique :
· Œdème du poignet
· Cyanose des doigts
· Douleurs
· Raideur du poignet
· Sur les radios : déminéralisation de l'os
Peut durer plusieurs mois.

7) le plâtre

a) Matériel
· Jersey tubulaire
· Bande coton : Avel-bande
· Plâtre en bandes à humidifier

b) Surveillance après la pause d'un plâtre
Donner des explications au malade sur les risques et la conduite à tenir :
Revenir immédiatement aux urgences.
· En cas de douleur anormale
· Cyanose des extrémités
· Troubles sensitifs au niveau des doigts

L'oedème ne peut pas s'expandre.
Dans ce cas, on ouvre le plâtre longitudinalement sur toute la longueur et on écarte un peu.
Cela suffit en général pour résoudre le problème.
On remet une bande de plâtre autour pour le renforcer.

Pas de risque de phlébite au niveau des membres supérieurs.


viii - le PANARIS

Infection de n'importe quelle partie constitutive d'un doigt.

1) étiologie

Le plus souvent dû au staphylocoque doré.

2) clinique

Signes inflammatoires locaux :
· Douleur
· Rougeur
· Chaleur
· Tuméfaction

Sans traitement, il évolue vers une collection purulente.
· Douleurs intenses, insomniantes
· Fièvre
· Tuméfaction tendue, pleine de pus

Forme clinique la plus habituelle : panaris péri-unguéal

3) traitement

Prophylaxie antitétanique : on demande au patient s'il est vacciné.
Bains d'antiseptiques : Dakin ou chlorexidine.
Antibiotiques
Au stade de la collection, le traitement est exclusivement chirurgical : on met à plat.


ix - les plaies de la main

a) Penser au tétanos

b) Retirer les bagues
Éviter la compression due à l'oedème

c) Les plaies de la face palmaire
Elles peuvent occasionner des lésions des tendons fléchisseurs.

d) Plaies dorsales de la main
Peuvent occasionner des lésions des tendons extenseurs

e) Complications

n Raideurs au niveau des doigts

n Infections
· Phlegmons des gaines
· Arthrite : infection de l'articulation
· Ostéite : infection de l'os


x - Fractures du scaphoïde

Le scaphoïde est l'os du carpe situé sur la rangée proximale du côté du pouce, en face du radius.
Le mécanisme est le plus souvent indirect : chute sur la main.

1) clinique

Douleur à la base de la colonne du pouce.
Associée à un œdème

3) diagnostic

Parfois difficile : radio initiale parfois normale.
La fracture apparaît au bout de quelques jours.
On met un plâtre et on refait une radio au bout de 10 jours.

4) traitement

Plâtre : 3 mois.

5) Complication

Pseudarthrose : non-consolidation dans les délais habituels.
Nécessite une intervention chirurgicale.


xi - maladie de Dupuytren

Fibromatose palmaire dont l'évolution aboutit à une rétraction des doigts en flexion.
Fréquente chez les éthyliques.
Traitement chirurgical.
Suivi d'une rééducation intensive.

Évolution fibreuse des tissus de la paume de la main (aponévroses).
Ablation de la bride fibreuse.

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