UROLOGIE - NEPHROLOGIE : LA PONCTION BIOPSIE RENALE "PBR"

a - définition

Prélèvement d'un fragment du parenchyme rénal.
Son étude immuno-anatomo-pathologique permet de déterminer la nature exacte de la néphropathie en cause et d'établir un protocole thérapeutique adapté.

b - Indications

n Toutes les protéinuries permanentes avec ou sans syndrome néphrotique associé.

n Toutes les protéinuries dues à la localisation rénale d'une infection générale :
· Lupus érythémateux disséminé
· Purpura rhumatoïde

n Insuffisances rénales aiguës pour lesquelles on a éliminé une cause urinaire

n Contrôle d'un rein après greffe pour surveiller une réaction de rejet

c - Contre-indications

Elles reposent essentiellement sur les risques de traumatisme vasculaire.

a) Définitives
Rein unique congénital ou fonctionnel qu'on ne peut pas prendre le risque de léser.

b) Relatives
Rein atrophique parce que :
· Difficile à biopsier
· Hémorragique

c) Temporaires
· Hypertension
· Troubles de l'hémostase
· Traitement anticoagulant en cours

d - Préparation du patient

C’est une technique délicate qui nécessite la collaboration du patient.
Prémédication pour décontracter le patient.
Prise des constantes de référence.
Ne pas laisser le malade à jeun pour éviter les malaises hypoglycémiques.

Bilan :
· Dosage de la créatinémie
· Groupe
· NFS
· Hémostase
· ASP
· UIV : pas systématique

e - Matériel

· Blouse et gants stériles pour l'opérateur
· Matériel pour l'asepsie de la peau
· Matériel pour anesthésie locale
· Aiguille à biopsie : trocart
· 1 ou 2 flacons pour récupérer le fragment avec liquide fixateur
· Dossier du patient avec étiquettes
· Chariot d'urgence à proximité

f - technique

Décubitus ventral sur un plan dur.
Abdomen calé et immobilisé par deux petits sacs de sable pour fixer la position des reins.
Il est important que le patient soit confortablement installé pour pouvoir se décontracter.

Se fait sous radioscopie ou échographie ; mais aussi sans.

1) Repérage

· Des calices supérieur et inférieur
· Du bord externe du rein

Se fait par rapport à la 12ème côte et à la ligne des apophyses épineuses.

Lavage chirurgical des mains.
Mise des gants stériles.
Désinfection de la peau.
Mise en place du champ troué.
Anesthésie locale plan par plan.
Repérage du rein.

Perception tactile et auditive du contact de l’aiguille avec le rein pour un opérateur très entraîné.
Le rein étant solidaire du diaphragme, il imprime à l'aiguille un mouvement pendulaire en direction des épineuses.
Mesure de l'aiguille enfoncée avant de la retirer.
Petite incision cutanée au bistouri.

2) Biopsie

Introduction de l'aiguille à biopsie selon le même trajet.
L'aiguille est introduite en position fermée : mandrin entièrement recouvert par la gaine.
Prélèvement d'un ou deux fragments.
Le mandrin est tiré en arrière puis repoussé pour arracher une carotte.

L'aiguille à biopsie est retirée.
Dépôt du fragment dans le liquide fixateur.
Envoi au laboratoire d’anatomopathologie.

Pansement stérile non compressif sur le point de ponction.

Le rein droit est souvent préféré à cause du risque d'atteindre la rate en ponctionnant à gauche.

g - incidents

a) L'aiguille n'est pas dans le rein
On ramène :
· Tissu graisseux
· Foie

b) L'aiguille est trop profondément enfoncée
Le prélèvement ne comporte que du tissu médullaire et pas de tissu cortical.

c) Malaise vagal
Avec ou sans hypoglycémie.

d) Autres
· Douleurs
· Chute de la tension
· Tétanie
Doivent faire interrompre la ponction, au moins momentanément.

h - Surveillance

Le patient doit rester allongé au moins 1/4 d'heure sur le ventre après la ponction.
Décubitus strict pendant 24 heures.

Le risque principal est hémorragique.

Surveillance :
· Du point de ponction : pansement
· Aspect des urines : une hématurie macroscopique est fréquente lors de la première miction, mais elle est généralement unique ; les urines s'éclaircissent rapidement

Il est nécessaire de faire boire le malade abondamment pour éviter la formation de caillots urinaires.

Recueillir chaque miction dans un bocal différent pour apprécier les modifications de l'aspect des urines.

Le lendemain, si le malade a saigné, vérifier le taux d'hémoglobine.

Le malade sort au bout de 24 heures si tout se passe bien.
On conseille au patient d'éviter les efforts violents pendant quelques jours.
Il doit revenir consulter s'il souffre de fatigue ou de malaises.

L'hémorragie grave, avec hématome péri-rénal pouvant nécessiter une néphrectomie d'hémostase est rare.


ii - hématies-leucocytes-minute (HLM)

On réveille le patient à 5 heures du matin.
On le fait uriner.
On lui fait boire 2 verres d'eau.

Il se recouche et ne doit pas bouger avant la première miction à 8 heures.


iii - protéinurie

Diurèse des 24 heures.
On jette les premières urines de J1.
On garde celles de J2.
Homogénéiser.

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